1. |
Enfermé.e.s
02:48
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Enfermé.e.s
Entassés par centaines et parqués
Dans des salles bondées
Pourtant la solitude reste la seule compagnie ici
Plus personne à qui faire confiance
Paranoïa dévorante, prédateurs partout
Plus personne sur qui compter
Ils nous ont privés de notre humanité
La seule chose à partager ce sont les maladies
Rongeant les chairs, éclaircissant les rangs
D'enfants, d'amis, de zombies
Cinquante pour cent de mortalité
C'est un charnier à peine déguisé
Le budget santé a pourtant explosé
Tortures médicales, expériences obscures
Travail forcé ou esclaves sexuels
Robots instruits ou cobayes gratuits
Profits sur tout, profits sur nous
Rien n'est gâché, tout est rentabilisé
Le progrès ne peut être stoppé
On sera usé jusqu’à en crever
Je n'en peux plus !!! laissez-moi sortir d'ici
Je n'en peux plus !!! laissez-nous sortir d'ici
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2. |
Apache
01:58
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Apache
Ne dors pas, ne ferme pas les yeux
Reste toujours à couvert
Tu dois apprendre à rester éveillé, toujours aux aguets
Cours aussi vite que possible
Regarde tes jambes, regarde tes bras
Peut-être un jour les seuls amis qu'il te restera...
Inspire, expire profondément
Prend la douleur, apprend la souffrance
Habitue ton corps, montre lui comment l'oublier
Cache-toi, cache-toi, invisible
Enfuis-toi, enfuis-toi, insaisissable
Deviens la nuit, deviens les ombres
Ta place est où personne n'ira
Surtout ne t’arrête pas ! Continue, ne te montre pas
Fuis, fuis, cours et cache-toi, ne jamais abandonner
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3. |
Oiseau Perdu
02:49
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Oiseau Perdu
Tempête de neige, vent déchaîné
Comme une rage aveuglante et assourdissante
Instant figé qui parait éternel
Un rideau de neige s'ouvre sur une triste scène
Océan blanc tacheté par de sombre formes, des corps
Dans la neige aux postures torturées
Tel un échiquier vide en fin de partie
Quatre jours plus tard: rangement du plateau
Dans les bras de la mort une enfant est trouvée
Enlevée aux siens par la meute de tueurs
Oiseau perdu, oiseau trouvé
Enfermé dans une cage avec les ailes tranchées
On a volé ta vie, on a volé ta mort
Oiseau parmi les loups, enfant parmi les fous
Souvenir vivant, trophée macabre
A des fin de propagande et de domination
On t'a pris ta mort pour t'offrir mille vies
Marquées par la souffrance, par le désespoir
Maintes fois abusée, isolée et exploitée
Errant sur un chemin toujours plus cahoteux
Tombant dans un gouffre toujours plus ténébreux
Oiseau perdu, oiseau trouvé
Enfermé dans une cage avec les ailes tranchées
On t'a volé ta vie, on t'a volé ta mort
Oiseau parmi les loups, enfant parmi les fous
Tu as retrouvé les tiens, retrouvé ton nid
Pendant ton absence rien n'a vraiment changé
Retour au départ, comme si rien n'était
jamais arrivé, et rien n'a changé
Trente ans d'une vie à jamais envolés
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4. |
Mangas Coloradas
03:04
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Mangas Coloradas
Montagne parmi les hommes mais tu ne l'a pas stoppé
Rusé parmi les malins pourtant t'a voulu l'aider
L'ennemi de ton ennemi bien loin d'être un ami
Tu ne l'oublieras jamais
Alors t'a décidé de combattre
De toutes tes forces, ta violence et ta rage
Combat, brûle, tue, enfuis-toi et cache-toi
Tu n'es rien qu'une montagne
Cachée dans une tempête de haine
Tu as laissé derrière toi sept cent kilomètres de sang
Les traces d'une vie passée sur le sentier de la guerre
Larmes pour larmes, peur pour peur
Armes pour armes et sang pour sang
Les deux côtés pleureront, les deux côtés périrons
Tu as vu bien avant tout le monde
Que tu n'obtiendrai jamais la victoire
Tué, volé, détruit, mutilé, humilié
Rien qu'une montagne contre un océan de haine
Alors tu as déposé les armes
Tu croyais que tout le monde respecterait la paix
Oreille tranché, tête bouilli
Ton crâne baignant dans du formol
Victime de la civilisation, trophée au nom du progrès
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5. |
Le Fossé
02:45
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Le fossé
C'est un trou rocailleux
Où murmure un ruisseau boueux
Accrochant aux herbes des haillons jaunâtres
C'est un endroit abandonné
Plus personne ne vient traîner à côté
Pourtant un homme est là couché sur son flanc il dort
Dans ce fossé il y a un corps desséché
Dans ce fossé crie un fantôme assoiffé
Dans ce fossé se trouve un corps déchiré
Dans ce fossé se trouve Ira Hayes
Emporté par le faible courant
Flottant aussi lentement que sûrement
Une bouteille vide s'échoue là
Seule compagnie du mystérieux intrus
Étendu là, qui dort comme une pierre
Pâle dans son lit de terre
Dans ce fossé il y a un corps desséché
Dans ce fossé crie fantôme assoiffé
Dans ce fossé se trouve un corps déchiré
Dans ce fossé se trouve Ira Hayes
Les heures passent ils restent immobile
Tout le temps pour faire connaissance
Ils en ont des choses en commun
Utilisés, vidés et rejetés comme de rien
Assoiffé il dort, affamé il dort
Délaissé il dort, déprimé il dort
Épuise il dort, la main sur le cœur il dort
Pas besoin de trou rouge du côté droit
Pour passer l'arme à gauche
Pour crever comme un chien
Il a vécu le pire, il a vécu la gloire
A connu le mépris, a connu le dédain
Il a vécu la rage, ainsi que le désespoir
A péri dans la misère pour finir dans la boue
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6. |
L'Ecole de la mort
03:55
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L'école de la mort
Arrachés à l'école de la vie, envoyés à l'école de la mort
Retirés de force à leurs parents
Tel un tribut de sang au dominant
Comme une génération sacrifiée sur l'autel de la cupidité
Comme une humanité massacrée
Au nom de la modernité
Parqués dans une salle froide et sordide
Un amas d'enfants tristes et grelottants
Ils écoutent attentivement
Les règles effrayantes de l'établissement
« Oublie ton passé, oublie qui tu es
Renie ta culture, renie tout ce que tu sais
Fais ce qu'on te dit, ne dis pas ce qu'on te fait
Obéi, rappel toi de ce qu'on t'as fait
Fais ce qu'on te dit, ne dis pas ce qu'on te fait
Obéi, ne dis pas ce qu'on t'a fait »
« Ton ancienne langue est un juron
Qu'on nettoiera à coup de savon
Tu dois haïr ta famille, tes proches
Car ils ne valent rien, pas mieux que toi
Tuer le sauvage pour sauver l'humain
Tuer le sauvage et tout ira bien »
C'est donc sur ces tristes mots
Que se dévoile le vrai visage des bourreaux
Plusieurs années enfermés, battus, haïs, dégradés
Plusieurs années maltraités, soumis, punis, torturés
Toutes ses années ont passé, des cicatrices en témoignent
Tout ce temps s'est écoulé
Des séquelles pour souvenir
Toutes ces années ont passé
Les cocards sont ta mémoire
Tout ce temps qui est gâché, perdu, volé à jamais
« Coup de ceintures, renie ta culture
Punition, perds en ta raison
Fais ce qu'on te dit, ne dis pas ce qu'on te fait
Obéi, rappelle-toi de ce qu'on t'as fait
Fais ce qu'on te dit, ne dis pas ce qu'on te fait
Obéi, ne dis pas ce qu'on t'a fait »
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7. |
Déchirure
02:59
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Déchirures
Nuit agitée, tourmentée, emplie de rêves effrayants
Il se réveille en nage le cœur tambourinant
Ses souvenirs reviennent en boucle
Horreurs surgissant du passé
Malgré de vaines tentatives pour les repousser
Orage d'acier, pluie de mitraille
Il aimerait tuer ses neurones
A coup de poings et de drogue
Pourtant rien ne fait taire les voix dans sa tête
Moins il essaie d'y penser
Plus intenses se font les images
Des années ont passées
Mais toutes les nuits il y retourne
Jungle étouffante, brouillard orange
Le temps comme l'alcool s'est écoulé
Pourtant rien n'efface le sang séché
« Partout des fantômes du passé
Me fixent de leurs yeux embrumés
J'essayais juste de sauver ma peau
De rentrer, je ne suis pas un héro ! »
Forcé à faire subir une violence mainte fois vécue
Victime devenue bourreau
Emporté par un courant sanglant
Suivre les ordres, ne pas y penser, obéir et tuer
Suivre les ordres, se voiler la face, essayer d'oublier
Sous les ordres de son pays
C'est lui-même qu'il assassine
Sous le joug de son bourreau
C'est lui-même qu'il massacre
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8. |
1973
02:46
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1973
Réveil douloureux comme hier, retour dur à la réalité
Quand tes yeux se font violer
Par une aube grise et glacée
Encore une journée à glander
A regarder les miens crever
Disparaître, s'effacer d'un monde qu'on nous impose
La rage ! La haine !
Autour de moi à perte de vue
Une étendue de métal rouillé
Traversé par une rivière de déchets et de crasse
Trois pauvre types écroulés
La gueule en sang d'avoir trop parlé
Ici on marche au pas ou on ne se relève plus
La rage ! La haine !
Mensonges, corruption, milice, intimidation
Rien n'a changé, rien ne va changer
Violence partout, justice nulle part
Une vie d'oppression, de privation, d'humiliation
On nous a tout pris, notre liberté, notre humanité
La rage ! La haine !
Fini d'encaisser en silence
De s'écraser, de courber l'échine
Terminer de tendre l'autre joue, il faut riposter
Une goutte d'eau contre une falaise
Pas d'illusion, pas d'espoir non plus
Juste se tenir debout, montrer qu'on est toujours là
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9. |
Fantôme
02:48
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Fantômes
Dans ta tête il y a des fantômes
Des peurs, des psychoses, des névroses
Une obsession, des manies, l'angoisse
Perdue dans les méandres de ta terreur
Ils te suivent, ils te suivent
Ils te suivent, jamais loin de toi
Ils te suivent où que tu ailles
Même en fuite, jamais loin de toi
Où que tu cours, où que tu te caches
Ils te suivent, ils sont là
Dans ton esprit il y a des plans
Tu rumines des ébauche, des croquis
Une idée fixe et obsédante
Dernier espoir contre l'inéluctable
Dans ta maison il y a des pièces
Des pièges, des trappes, des culs-de-sac
Placards sans fonds, portes sur le vide
Dédale absurde, refuge rassurant
Tu ne fuis plus, tu ne fuis plus
Tu ne fuis plus, tu vis avec
Tu ne fuis plus tes démons
Maintenant tu habites avec eux
Tu ne quitte plus ta hantise
Elle vie avec toi
Prisonnière de ton esprit,
prisonnière de ta maison
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10. |
Tortures
02:36
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Tortures
Il se retourne sans cesse, se morfond dans le noir
Se traînant dans la crasse de cette prison de fortune
« Ces foutus sauvages ne feront pas les tendres »
Il éclate en sanglots et soubresauts nerveux
L'esprit encombré des horreurs qui l'attendent
Il sent déjà la pierre tranchante déchirer sa chair
Le soleil brûler sa peau et ses yeux sans paupières
Il s'imagine ensuite les membres découpés
Le corps roué de coups, le visage lacéré
La sensation du scalp en train d'être arraché
Depuis quinze heures suspendu par les pouces
Ne pouvant déglutir, les poumons secs et brûlants
Passage à tabac, humiliation
Les membres brisés, privé de nourriture
« Ah ces Blancs savent vous faire désirer la mort »
Il sent encore le fer rouge arracher ses tendons
Tous les coup infligés et les lacérations
Il repense ensuite aux mutilations
A sa tribu décimée, à toute ces vies volées
Son sang bout en lui, est-ce la haine ou la douleur ?
Soudain deux cris déchirent la nuit
Un son si pénétrant, écho d'une longue agonie
Deux ennemis vivant un enfer
Adversaires partageant un calvaire
L'un comme l'autre s'éteignent sous un soleil de plomb
Deux vies que tout opposent, conciliées dans la mort
Deux victimes d'une folie, liées par le même sort
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11. |
Enfants Suicide
03:09
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||
Enfants Suicide
La décision vient tout juste de tomber
Le compte à rebours a déjà commencé
Futurs morts planifiés, un pied dans l'au-delà
Nous, enfants suicide, avons choisi notre voie
Notre existence suit un sentier tracé
Qui conduit tout droit au néant
Chaque pas nous rapproche du gouffre
Chaque pas nous avance vers la fin
Marcher pour crever est notre destin
J'ai toujours attendu un peu d'attention et de gloire
Et mon enfance a été un purgatoire
Partir dans un brasier plutôt qu'à petit feu
Je danserai avec la mort jusqu'à en perdre ma vie
J'erre sur cette terre
Ni mort, ni vivant
Tous les regards autour de moi
Sont emplis d'un vide glacé
Il ne reste que des ombres
Des échos fades du passé
Nous sommes tous condamnés
Puisse mon sang nous sauver
Le ciel gronde, l'instant approche
Je tremble de peur autant que de fierté
Je m'en irai dans un éclat, atteindre mon apogée
Je suis finalement en paix
Ne pleurez pas sur mon sort
Dès ma naissance j'étais déjà mort
Ne pleurez pas sur mon sort
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12. |
Gegenseite
01:48
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Gegenseite
Blut läuft dir als Farbe
Bitter vom Gesicht
Kämpfen für die Feinde
Lohnt sich einfach nicht
Gewehrsalven statt Pfeile
Treffen Menschen im Genick
Du kennst die Geschichte
Nur kennt sie dich leider nicht
Menschen fallen
Wo Gräber auferstehen
Es ist nicht dein Krieg
Folgst bloß ihren Befehlen
Tausende Leiber in Müll und Dreck
Sehnsucht nach Ruhe
Nur die Scheiße muss hier weg
Es sind immer die Selben
Die Gleichen wie bei uns
Die letzte Lösung heißt
... Steck dir die Knarre
In den Mund!
Bombenhagel
Ist nicht der Weisheit letzter Schluss
Alle an die Waffe
Wenn es sein muss
Krieger gegen Krieger
Die Richtung ist bekannt
Schutt und Asche
Für das Mutterland
Im Krieg sind doch alle Fressen gleich
Wohl an
Wohl fort
Für ein nächstes Reich
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